En 1857, son
Aglaé et Boniface, (huile sur toile, ovale, 62,2x68cm) montre un couple alangui
entouré de plaisirs : la musique avec la lyre, le confort suggéré par les
coussins, les fleurs et la coupe, comme autant d’allusions à la jouissance de
la vie et des sens. Une composition académique aurait sans doute choisi un
autre épisode de ce thème biblique qui retrace une vie de repentance et de
martyr de deux anciens amants. CABANEL, en bon séducteur, en présente au Salon
une version mondaine et raffinée. Il est intéressant de noter des éléments
communs à certaines des dernières œuvres de l’artiste, à michemin entre la
peinture d’histoire et la peinture séduction, qui permettent la comparaison
avec des mises en scènes des débuts du cinéma que le peintre n’a évidemment pas
vues : Cléopâtre (Cleopatra) est un film de J. Gordon EDWARDS (1867-1925) avec
Theda BARA (1885-1955) dans le rôle titre, sorti en 1917. Le décorateur et
costumier de ce film n’est autre que le fameux George James HOPKINS
(1896-1985). Certains critiques avancent que des éléments de ce film ont pu
être influencés par la peinture de CABANEL Cléopâtre essayant des poisons sur les
condamnés à mort de 1887. Précisons aussi que le Musée Fabre propose la
projection du film Cléopâtre (1909) de Ferdinand ZECCA (1864 -1947) et Henri
ANDRÉANI (Gustave Sarrus dit) (1877-1936). Il est à remarquer que la coiffe de
l’actrice est identique à celui de la peinture de CABANEL. Précisons que
l’épisode des poisons, évoqué par Théophile GAUTIER (1811-1872) en 1838 : Une
nuit de Cléopâtre2 n’avait pas inspiré les peintres d’histoire plus intéressés
par son pouvoir de séduction propre à déchaîner les passions humaines ou encore
par le caractère tragique du personnage. CABANEL, au contraire, est attiré par
sa cruauté et sa perversité tout autant que par sa beauté. Le sujet "
historique " est aussi prétexte à traiter un thème orientaliste à la mode
depuis ’exploration de l’Egypte par Napoléon Ier et la colonisation.
Phèdre,
1880, peinture à l’huile sur toile,
194x286cm, Musée Fabre,
Montpellier
Don de l'auteur, 1880
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