Cette
peinture, bien que décriée par Émile ZOLA (1840-1902) n’en inspirera pas moins
son Renée que l’auteur écrira pour Sarah BERNHARDT (1844-1923) comme adaptation
du personnage de Phèdre de Jean RACINE (1639-1699) qu’elle incarnait au théâtre
en 1879. Bien sûr, CABANEL ne la représente pas sous les traits de l’illustre
comédienne mais prend comme modèle l’épouse d’un des frères PEREIRE, famille de
riches banquiers pour laquelle il a peint les décors de leur hôtel particulier.
Nous pouvons penser que ce choix n’est pas sans rappeler l’intention de Thomas
COUTURE (1815-1879) avec Les Romains de la décadence (1847, Paris, musée
d'Orsay)
Pour un peintre dit académique,
son Tarquin et Lucrèce, de 1877 est bien loin d’une œuvre classique si l’on se
réfère à celle de TINTORET (1518-1594, Jacopo Robusti, dit) ou de TITIEN
(1490-1576, Tiziano Vecellio, dit) : cette réalisation, différemment de celles
de ses prédécesseurs, met l'accent sur la menace et non sur la scène du viol
(souvent prétexte à la représentation d’un corps nu pour laquelle CABANEL
excelle pourtant). La peinture d’histoire ressemble ici à une mise en scène du
théâtre des plus prosaïques.
Photogravure de la peinture,
autrefois collection Hauk ou Hawk - États Unis d'Amérique. Envoi de l'artiste
au Salon de 1877
CABANEL, artiste reconnu, apprécié de Napoléon III,
décrié par Émile ZOLA, soutenu par Théophile GAUTIER , tout en devenant membre
de l’Institut (1863) et jouant un rôle important au Salon, n’est pas pour
autant le peintre dépourvu d’imagination et
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