miércoles, 14 de octubre de 2015

Les prétentions scientifiques

En 1857, son Aglaé et Boniface, (huile sur toile, ovale, 62,2x68cm) montre un couple alangui entouré de plaisirs : la musique avec la lyre, le confort suggéré par les coussins, les fleurs et la coupe, comme autant d’allusions à la jouissance de la vie et des sens. Une composition académique aurait sans doute choisi un autre épisode de ce thème biblique qui retrace une vie de repentance et de martyr de deux anciens amants. CABANEL, en bon séducteur, en présente au Salon une version mondaine et raffinée. Il est intéressant de noter des éléments communs à certaines des dernières œuvres de l’artiste, à michemin entre la peinture d’histoire et la peinture séduction, qui permettent la comparaison avec des mises en scènes des débuts du cinéma que le peintre n’a évidemment pas vues : Cléopâtre (Cleopatra) est un film de J. Gordon EDWARDS (1867-1925) avec Theda BARA (1885-1955) dans le rôle titre, sorti en 1917. Le décorateur et costumier de ce film n’est autre que le fameux George James HOPKINS (1896-1985). Certains critiques avancent que des éléments de ce film ont pu être influencés par la peinture de CABANEL Cléopâtre essayant des poisons sur les condamnés à mort de 1887. Précisons aussi que le Musée Fabre propose la projection du film Cléopâtre (1909) de Ferdinand ZECCA (1864 -1947) et Henri ANDRÉANI (Gustave Sarrus dit) (1877-1936). Il est à remarquer que la coiffe de l’actrice est identique à celui de la peinture de CABANEL. Précisons que l’épisode des poisons, évoqué par Théophile GAUTIER (1811-1872) en 1838 : Une nuit de Cléopâtre2 n’avait pas inspiré les peintres d’histoire plus intéressés par son pouvoir de séduction propre à déchaîner les passions humaines ou encore par le caractère tragique du personnage. CABANEL, au contraire, est attiré par sa cruauté et sa perversité tout autant que par sa beauté. Le sujet " historique " est aussi prétexte à traiter un thème orientaliste à la mode depuis  ’exploration de l’Egypte par Napoléon Ier et la colonisation.




Phèdre, 1880, peinture à l’huile sur toile,
194x286cm, Musée Fabre, Montpellier

Don de l'auteur, 1880


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