sábado, 31 de octubre de 2015

Réalisme devenant naturalisme

Émile Zola est un aboutissement littéraire du processus marquant la victoire de la bourgeoisie. Initialement, on le retrouve aux côtés de Gustave Flaubert, dont le romanMadame Bovary est le premier grand succès du « nouveau » réalisme devenant naturalisme, de Guy de Maupassant, mais aussi de Champfleury ou des frères Goncourt.
L'un des frères Goncourt, Jules, expliqua à son frère, en 1870, que :
On nous niera tant qu'on voudra, il faudra bien reconnaître un jour que nous avons fait Germinie Lacerteux et que Germinie Lacerteux est le livre-type qui a servi de modèle à tout ce qui a été fabriqué, depuis nous, sous le nom de réalisme, naturalisme, etc.
Edmond et Jules de Goncourt jouent un rôle important de par leur démarche bourgeoise prétendant absorber « l'histoire ». A leurs yeux,
L'histoire est un roman qui a été ; le roman est de l'histoire qui aurait pu être. Un des caractères particuliers de nos romans, ce serait d'être les romans le plus historiques de ce temps-ci, les romans qui fourniront le plus de faits vrais et d'idées vraies à l'histoire... Le roman actuel se fait avec des documents racontés ou relevés d'après nature, comme l'histoire se fait avec des documents écrits. Les historiens sont les raconteurs du passé; les romanciers sont les raconteurs du présent.
Ce n'est pas tout cependant, car on est là encore trop dans le réalisme. Les frères Goncourt entendaient également faire « vibrer les nerfs et saigner le coeur ». Le roman Germinie Lacerteux décrit ainsi une femme « hystérique » dont la vie sombre complètement. On est là dans un regard bourgeois, en « observateur neutre » et avec une conception mécaniste et de plus en plus idéaliste.
Le naturalisme s'intéresse, en effet, au particulier aux dépens du général en tant que tel. Le réalisme était une tentative, imparfaite, de s'élever du particulier au général. Le naturalisme a lui, déjà, une dimension baroque, tendant au grotesque, à l'unique – ce que prolongera le symbolisme et la culture décadente.
On a également, déjà, une tendance à la primauté de la psychologie, une tendance que renforcera encore davantage le capitalisme décadent, avec la psychanalyse et le surréalisme.
Ce qui ressort, c'est une vision particulièrement réductrice. Hippolyte Taine, en 1861, affirmait en ce sens que :
Je pense que tout homme cultivé et intelligent, en ramassant son expérience, peut faire un ou deux bons romans, parce qu'en somme un roman n'est qu'un amas d'expériences.

viernes, 30 de octubre de 2015

l'organisme sous la pression des milieux et des circonstances.


Hippolyte Taine expliquait également, en 1865, que
Du roman à la critique et de la critique au roman, la distance aujourd'hui n'est pas grande. Si le roman s'emploie à montrer ce que nous sommes, la critique s'emploie à montrer ce que nous avons été. L'un et l'autre sont maintenant une grande enquête sur l'homme, sur toutes les variétés, toutes les situations, toutes les floraisons, toutes les dégénérescences de la nature humaine. Par leur sérieux, par leur méthode, par leur exactitude rigoureuse, par leurs avenirs et leurs espérances, tous deux se rapprochent de la science.
« Floraison » et « dégénérescence » : on touche ici au cœur de la pensée irrationnelle bourgeoise, sa conception vitaliste.
Émile Zola s'appuie de fait sur Hippolyte Taine et reprend en épigraphe de la deuxième édition de Thérèse Raquin la fameuse phrase d'Hippolyte Taine dans son Introduction à l'histoire de la littérature anglaise (1864) : « Le vice et la vertu sont des produits comme le vitriol et le sucre. »
Émile Zola est ainsi, au départ, un romantique, dans la ligne d'Alfred de Musset, de Victor Hugo, il rejette totalement le réalisme. Il ne va devenir naturaliste – et donc pas du tout réaliste – que sous l'influence d'Hippolyte Taine et du « prince » de la vivisection Claude Bernard, alors que lui-même était devenu journaliste.
C'est-à-dire qu'Émile Zola est un intellectuel idéaliste, romantique, qui a formulé une conception idéologique de la bourgeoisie conformément aux besoins de l'époque. Le naturalisme d'Émile Zola, c'est celui d'Hippolyte Taine et de Claude Bernard, c'est celui de la bourgeoisie, dans l'esprit du vitalisme.
Thérèse Raquin se voulait un roman à caractère scientifique. Déjà décadent comme la vivisection, Émile Zola entendait un faire un « succès d'horreur » en parlant du meurtre impuni d'un mari par la femme et l'amant, qui alors basculent dans la culpabilité et le remords.
Il est intéressant de voir comment Zola lui-même résume cela, dans un esprit à prétention scientifique mais déjà focalisé sur le fait divers :
En deux mots, voici le sujet du roman : Camille et Thérèse, deux jeunes époux, introduisent Laurent dans leur intérieur. Laurent devient l'amant de Thérèse, et tous deux, poussés par la passion, noient Camille pour se marier et goûter les joies d'une union légitime. Le roman est l'étude de cette union accomplie dans le meurtre ; les deux amants en arrivent à l'épouvante, à la haine, à la folie, et ils rêvent l'un et l'autre de se débarrasser d'un complice. Au dénouement, ils se suicident.
On est là dans une tendance à ne considérer que l'individu, dans une vision « biologiste » à apparence scientifique, alors qu'en réalité on est déjà dans le « psychologique » typiquement bourgeois. On sait d'ailleurs comment Zola résumera l'approche naturaliste :
L'étude des tempéraments et des modifications profondes de l'organisme sous la pression des milieux et des circonstances.

jueves, 29 de octubre de 2015

EMILE ZOLA


Et justement, dans la préface deThérèse Raquin, Émile Zola explique que :
J'ai voulu étudier des tempéraments et non des caractères. Là est le livre entier...
Les amours de mes deux héros sont le contentement d'un besoin ; le meurtre qu'ils commettent est une conséquence de leur adultère. Enfin ce que j'ai été obligé d'appeler leurs remords consiste en un simple désordre organique. Mon but a été un but scientifique avant tout. Qu'on lise le roman avec soin, on verra que chaque chapitre est l'étude d'un cas curieux de physiologie.
Émile Zola prétend que cette étude de la psychologie, en fait des impressions, serait scientifique. Ainsi, Émile Zola, pour son roman Madeleine Férat, s'appuie directement sur la théorie idéaliste d'un docteur, Prosper Lucas, qui considérait que « la femme fécondée, une fois imprégnée, portera partout son mari en elle ».
Le titre de l'ouvrage de Prosper Lucas est révélateur : Traité philosophique et physiologique de l'hérédité naturelle dans les états de santé et de maladie du système nerveux, avec l'application méthodique des lois de la procréation au traitement général des affections dont elle est le principe. Ouvrage où la question est considérée dans ses rapports avec les lois primordiales, les théories de la génération, les causes déterminantes de la sexualité, les modifications acquises de la nature originelle des êtres, et les diverses formes de névropathie et d'aliénation mentale. (1847-1850)
C'est sur ce genre de conceptions idéalistes qu'Émile Zola s'appuie, en particulier sur la vision bourgeoise du principe d'hérédité, faisant qu'il a déjà une dimension social-darwiniste. C'est dans cette perspective qu'il écrit Les Rougon-Macquart, histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire, une série de 20 volumes entre 1871 et 1893, qui suivent donc une logique qui est celle de cet idéalisme.

Document 1 : Zola, les Rougon-Macquart et le Second Empire 1 - Émile Zola (1840-1902) • D'abord journaliste (donc familier des enquêtes de terrain et des techniques de documentation journalistiques). • Premier roman : Thérèse Raquin (1867), 1er succès : L’Assommoir (1877), son plus grand triomphe : Germinal (1885). • Chef de file du Naturalisme que l'on définira en introduction comme un prolongement du réalisme adossé à des théories scientifiques. • Écrivain engagé (notamment en faveur des idéaux du socialisme). Voir aussi la défense du capitaine Dreyfus, injustement accusé de trahison, avec l'article « J'accuse » (1898). 2 – Les Rougon-Macquart • Cycle romanesque de Zola (20 romans) qui rappelle l'ambition de la Comédie humaine de Balzac. • Histoire d'une famille sur plusieurs générations pendant le second Empire. Famille frappée par une tare héréditaire. • Arbre généalogique (cerclés de jaune : les personnages et les œuvres étudiées dans la séquence)

miércoles, 28 de octubre de 2015

Zola à son bureau


 



En 1865, il rencontre celle qui va devenir sa femme : Alexandrine Meley. Décidé à vivre de sa plume, il quitte la librairie Hachette en 1866. En 1867, son premier succès vint avec Thérèse RAquin, qui annonce, sans en faire partie, le cycle des Rougon-Maquart, tant par les sujets abordés (l'hérédité, la folie) que par les critiques qu'il suscite : la presse traite en effet l'auteur de    <<pornographe >>, d'égoutier ou encore de partisan de la << littérature putride >>.




Zola à son bureau

 Après la guerre de 1870, à laquelle il ne participe pas parce que, fils de veuve et myope, il n'est pas mobilisable, il devient journaliste parlementaire. C'est le 22 juillet 1872, par la signature du contrat qui le lie à l'éditeur Georges Charpentier, que commence véritablement sa carrière littéraire, qu'il mène de front avec le journalisme auquel il ne renonce pas. Peu à peu ses romans lui valent l'amitié d'écrivains comme Flaubert, les frères Goncourt, Daudet et Tourgueniev.





Lorsqu'il décide d'entreprendre sa vaste fresque romanesque, par souci de méthode, il veut établir un plan général, avant même d'écrire la première ligne. Il tient aussi à préciser la différence de son entreprise avec celle d'un prédécesseur écrasant, Balzac et sa Comédie humaine : << Mon oeuvre à moi sera tout autre chose. Le cadre en sera plusrestreint.Je ne veux pas peindre la société contemporaine, mais une seule famille en montrant le jeu de la race modifiée par le milieu. Ma grande affaire est purement naturaliste, purement physiologiste >>. Aujourd'hui, les théories scientifiques qui fondent les Rougon-Maquart sont tout à fait dépassées; l'oeuvre, elle, reste toujours actuelle, sans doute parce que, au-dlà des ambitions scientifiques de son auteur, elle demeure une réalisation considérable sur le plan littéraire.


martes, 27 de octubre de 2015

Le succès de L'Assommoir

Le succès de L'Assommoir, publié en 1877, septième volume des Rougon-Maquart, lui confère à la fois la notoriété et l'aisance. Sa maison de Médan devient, le jeudi où il reçoit, le lieu de rendez-vous de jeunes écrivains tels que Huysmans ou Maupassant.



Indigné par la dégradation du capitaine Dreyfus, le 5 janvier 1895, à l'école militaire, il dénonce à la fin de l'année dans trois articles publiés par le Figaro les campagnes de presse contre la République et les Juifs. Convaincu que le véritable coupable de l'affaire Dreyfus est le commandant Esterhazy, qui est acquitté à l'unanimité le 11 janvier 1898, Zola publie dans l'Aurore deux jours plus tard l'article J'accuse.

lunes, 26 de octubre de 2015

Tombe de Zola au cimetière de Montmartre


Condamné à un an d'emprisonnement et à 3 000 frans d'amende, il doit quitter la France le 18 juillet 1898.


A son retour, en 1899, injurié, radié de l'ordre de la Légion d'honneur, abandonné par une grande partie de ses lecteurs, il serait mort asphyxié dans sa maison à cause, semble-t-il, d'une main criminelle qui en aurait bouché la cheminée. Une foule immense rendit hommage pendant ses obsèques à celui qui avait osé mettre en jeu sa notoriété au nom de la morale.



Tombe de Zola au cimetière de Montmartre

Captitaine Dreyfus




sábado, 24 de octubre de 2015

Le naturalisme chez Zola

Le naturalisme chez Zola

Dès le début du 18ème siècle, ce dérivé savant de " naturel avait désigné le système symbolique, et notamment mythologique d'interprétation des phénomènes de la nature. Vers le milieu du siècle, le terme naturalisme s'emploie pour dénommer les théories excluant toute causalité surnaturelle. Au 18ème siècle, le mot s'emploie aussi en science pour désigner le caractère naturel de quelque chose, d'un phénomène. Peu à peu, ce terme tombe en désuétude jusqu'en 1857 où la Revue Moderne publie un texte du critique d'art Castagnary qualifiant la peinture de Courbet de naturaliste ; le sens en est ici : peintre traitant de la nature avec réalisme.
      Zola, au nom de la modernité rejette le romantisme " démodé comme un jargon que nous n'entendons plus " (cf. Mes Haines). Il faut noter que c'est au nom de cette même modernité que les romantiques étaient partis en guerre contre les classiques. Zola poursuit le but d'une littérature scientifique qui " obéisse à l'évolution générale du siècle " (cf. Le roman Expérimental). En rendant au Congrès scientifique de France en 1866, Zola adresse un mémoire mettant en rapport roman naturaliste et épopée. Or, le genre épique est un genre spécifique à la Grèce Antique : on reconnaît donc l'influence du déterminisme défini par Taine dans ses œuvres de critique littéraire, influence reconnue par Zola. Zola applique en effet, la fameuse démarche critique de Taine : " la race, le milieu, le moment et la faculté maîtresse ". Zola applique ce protocole à la technique romanesque transformée en " étude du tempérament et des modifications profondes de l'organisme sous la pression des milieux et des circonstances " (cf. Préface de la deuxième édition de Thérèse Raquin ". Dans cette préface, Zola parle pour la première fois d'un " groupe d'écrivain naturaliste ". Le naturalisme consiste en fait en la recherche des causes du vice dans l'hérédité et Zola va s'élever contre le romantisme en donnant trois définitions importantes.

viernes, 23 de octubre de 2015

Le naturalisme chez Zola

Ecran classique : écran qui rend les couleurs que l'auteur veut bien donner.
Ecran romantique : écran qui rend aveugle l'intelligence et cache la vérité.
Ecran réaliste : écran qui donne la vision la plus objective.
Le romancier naturaliste est alors "observateur et expérimentateur". L'observateur accumule des renseignements sur les milieux sociaux, sur les conditions de vie et d'environnement. Il va cerner d'aussi près que possible une réalité qu'il va tenter de transposer dans la réalité du langage. Puis l'expérimentateur prend le relais, organisant les faits recueillis, montant en quelque sorte un mécanisme où tout s'enchaîne en fonction de la double détermination de l'hérédité et du milieu. Le personnage naturaliste est moins la marionnette d'un créateur que celle d'un système et d'une méthode. Le romancier naturaliste a un but moral. Zola écrit : " nous sommes les juges d'instruction des hommes et de leurs passions, c'est à dire des moralistes expérimentateurs ".

On peut se demander ce que devient l'écriture naturaliste dans cette perspective plus scientiste, c'est à dire qui prétend résoudre des problèmes philosophiques par la science, que scientifique. Réduit à un simple véhicule, le style se confond avec le sens du réel dont la définition consiste à " sentir la nature et la rendre telle qu'elle est " d'où la nécessité d'une langue qui ne soit pas écran. Quoique les naturalistes aient multiplié les déclarations selon lesquelles le naturalisme s'intéresse autant au vice qu'à la vertu, " la littérature n'est pas toute dans l'ouvrier, elle est aussi dans la nature qu'elle peint ". La littérature naturaliste proposera en fait essentiellement des figures populaires (ouvriers et petits fonctionnaires) dans un décor urbain.


Conclusion :

La littérature naturaliste est une littérature de synthèse du type balzacien et de l'anti-héros flaubertien ce qui donne des personnages vidés d'individualité.
La prépondérance de Zola dans le milieu naturaliste est indiscutable et le débat se catalysera d'ailleurs essentiellement autour de lui. L'école naturaliste est le plus souvent appelé e école de Médan du nom de la maison appartenant à Zola où les écrivains naturalistes comme Huysmans et Maupassant avaient l'habitude de se réunir.
En dehors de l'œuvre zolienne, le naturalisme a donné peu d'œuvres majeures. 

jueves, 22 de octubre de 2015

Aspects esthétiques


Aspects esthétiques
  
Qui est naturaliste ? Qui ne l'est pas ? Les écrivains que l'on classe traditionnellement parmi les naturalistes se sont-ils reconnus explicitement dans le " naturalisme " ? Quand on considère l'histoire des mouvements littéraires des XIXe et XXe siècles, on trouve rarement des déclarations d'appartenance claires, dans lesquelles un écrivain X ou Y reconnaît effectivement être (ou avoir été) romantique, réaliste, naturaliste, surréaliste, populiste, etc. C'est plutôt le contraire qui se produit : chacun essaie de définir son originalité en dehors des groupes et des écoles.

Le naturalisme n'échappe pas à cette règle, et il est intéressant d'observer, sur ce sujet, les réactions de ses différents représentants (ou réputés tels) : Zola et son disciple le plus fidèle, Paul Alexis, ont toujours défendu le naturalisme et revendiqué son esthétique. Mais du côté de Goncourt, de Flaubert, de Maupassant les refus d'appartenance ne se comptent pas :


miércoles, 21 de octubre de 2015

Le roman de la prostitution


Le roman de la prostitution (ou comment gérer les pulsions de la vie sexuelle dans l'univers moral de la société victorienne : des drames de l'amour au destin pitoyable et tragique des " filles "...). Exemples : Huysmans, Marthe (1876) ; E. de Goncourt, la Fille Elisa (1877) ; Zola, Nana (1880) Thème abondamment représenté dans l' oeuvre de Maupassant : Boule de Suif , la Maison Tellier (1881), Mademoiselle Fifi (1882)


Le roman militaire (partagé, après la défaite de 1870, entre le sentiment de l'humiliation et celui de l'honneur ; obsédé par la grandeur et la misère de la réalité guerrière...).
Exemples : O. Mirbeau, le Calvaire (1887), É. Zola, la Débâcle (1892) ;

Il y a, dans ces limites thématiques, comme un paradoxe. Le roman naturaliste, qui avait l'ambition théorique de tout explorer et de tout dire, s'est concentré très vite sur certains secteurs de la réalité. Une tradition esthétique s'est créée. Elle a contribué, au bout de quelques années, à enfermer les romanciers de la jeune génération dans le sentiment que tout avait déjà été dit, et qu'ils se trouvaient dans une impasse.


martes, 20 de octubre de 2015

Les femmes du père Lefèvre




La description impressionniste
Moins massive que la précédente, construite à partir d'un point de vue narratif partiel (une focalisation interne), elle opère un choix, et ne retient que certains éléments, les plus pittoresques. On comparera, par exemple, ces deux scènes de bals populaires, empruntées l'une aux Goncourt (le bal à la Boule-Noire dans Germinie Lacerteux) et l'autre à Paul Alexis (la fête des Coqs dans " Les femmes du père Lefèvre ") :

" Une vieille en cheveux, la raie sur le côté de la tête, passait, devant les tables, une corbeille remplie de morceaux de gâteau de Savoie et de pommes rouges. De temps en temps la danse, dans son branle et son tournoiement, montrait un bas sale, le type juif d'une vendeuse d'éponges de la rue, des doigts rouges au bout de mitaines noires, une figure bise à moustache, une sous-jupe tachée de la crotte de l'avant-veille, une crinoline d'occasion forcée et toute bossue, de l'indienne de village à fleurs, un morceau de défroque de femme entretenue. [...] Tout sautait et s'agitait. Les danseuses se démenaient, tortillaient, cabriolaient, animées, pataudes et déchaînées sous le coup de fouet d'une joie bestiale. " (Germinie Lacerteux, 1865, chap, XVI.)"

" Démesurément grandes, les ombres des Coqs enlaçant les femmes dans leurs bras, dansaient du haut en bas des maisons de l'allée du Midi. Selon les hasards de la valse ou du quadrille, c'était à chaque instant une mêlée énorme de bras, de jambes, de têtes, sautant, bondissant, tournoyant. On eût dit une seule bête monstrueuse, aux membres innombrables, expirant dans la danse de Saint-Gui d'une agonie convulsive. Puis bras, têtes et jambes se touchaient, se confondaient, et ce n'étaient plus qu'une masse brouillée ; tout s'affaissait sous un voile noir derrière lequel, maintenant, on devinait encore les secousses de quelque besogne effrénée et bouffonnement polissonne. " (" Les Femmes du père Lefèvre ", dans le recueil de nouvelles intitulé la Fin de Lucie Pellegrin, 1880.)




lunes, 19 de octubre de 2015

Le projet de Zola


Les débuts de Zola
Après un échec au baccalauréat, il s’engage comme docker, puis comme commis chez Hachette. Il travaille rapidement pour la direction du service de presse et il se met à écrire. Il se lance alors avec fougue dans le travail de journaliste, et tout particulièrement de critique d’art. En 1864, il fait paraître sa première œuvre, Les Contes à Ninon (cf. tableau de Manet) et La Confession de Claude en 1865, où il transpose et sublime sa première expérience amoureuse de la rue Soufflot où, naïf, il a voulu arracher à la prostitution sa maîtresse qui se satisfaisait de son état. Mais c’est avecThérèse Raquin 1867 que Zola inaugure véritablement son œuvre ; on y voit le cycle des Rougon à venir.
CF. Document initial sur la page d’accueil : Zola par Manet Permet de saisir ce que représente Zola et l’univers qui l’habite et qui préside à son écriture. Thèmes :
https://lh6.googleusercontent.com/proxy/VbKVfVgURMOlDsifArnql6-7Cy9ByPjYMHmjW5dnU1ktUuzsXI-Ox0heS0ysYe2VGycLMvYD5E8ROY_hKWAH1U1QcLPtQXsknmudmUhkjH7eX-ga_XJ3JYlRZs7ubKgN2ySb a très vite une grande audience, écrivain reconnu, quand bien même il fait et fera scandale, - avec Thérèse Raquin puis l’Assommoir par exemple.
https://lh6.googleusercontent.com/proxy/VbKVfVgURMOlDsifArnql6-7Cy9ByPjYMHmjW5dnU1ktUuzsXI-Ox0heS0ysYe2VGycLMvYD5E8ROY_hKWAH1U1QcLPtQXsknmudmUhkjH7eX-ga_XJ3JYlRZs7ubKgN2ySb ressort aussi de cette présentation initiale l’influence de la peinture sur l’écriture Zolienne

Le projet de Zola
https://lh6.googleusercontent.com/proxy/VbKVfVgURMOlDsifArnql6-7Cy9ByPjYMHmjW5dnU1ktUuzsXI-Ox0heS0ysYe2VGycLMvYD5E8ROY_hKWAH1U1QcLPtQXsknmudmUhkjH7eX-ga_XJ3JYlRZs7ubKgN2ySb S’inscrit au départ dans le prolongement de ses prédécesseurs. Pour lui, la vie impose l’« âpre besoin du réel ». Mais il veut par l’écriture préserver les « espérances du rêve » : ce qu’il fait dans La Confession de Claude en 1865. On retrouve donc à l’origine de l’écriture de Zola cette volonté de sublimer le réel que l’on trouvait chez Balzac. Puis il rompt avec cette tendance.
https://lh6.googleusercontent.com/proxy/VbKVfVgURMOlDsifArnql6-7Cy9ByPjYMHmjW5dnU1ktUuzsXI-Ox0heS0ysYe2VGycLMvYD5E8ROY_hKWAH1U1QcLPtQXsknmudmUhkjH7eX-ga_XJ3JYlRZs7ubKgN2ySb Il entend d’ailleurs rivaliser avec Balzac - il nourrit même le secret espoir de le détrôner - en réalisant le pendant de La Comédie humaine et en brossant le tableau de la société humaine : cf le sous-titre « Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire ». La clef de voûte de cette ensemble, le fil directeur, en sera l’hérédité.
https://lh6.googleusercontent.com/proxy/VbKVfVgURMOlDsifArnql6-7Cy9ByPjYMHmjW5dnU1ktUuzsXI-Ox0heS0ysYe2VGycLMvYD5E8ROY_hKWAH1U1QcLPtQXsknmudmUhkjH7eX-ga_XJ3JYlRZs7ubKgN2ySb Il entend ainsi conférer à son œuvre la profondeur tragique, l’hérédité se substituant à la fatalité tragique des œuvres antiques. Et la thématique fondamentale est lancée par son premier grand roman, Thérèse Raquin : avant la lettre, et avant que la terminologie n’existe, Zola voit déjà cette œuvre comme naturaliste. Elle fait scandale et inaugure l’épopée du sexe que l’on verra dans le cycle des Rougon-Macquart. En 1868, Zola écrit aux Goncourt : « Les caractères de nos personnages sont déterminés par les organes génitaux. C’est du Darwin ! La littérature, c’est ça ! »

Le cycle des Rougon Macquart
La naissance du cycle
Dès 1868, le plan d’ensemble du cycle des Rougon est prêt. Le cycle débute donc vraiment avec la Fortune des Rougon, publié en 1870, il se poursuit au rythme d’un roman par an sur une vingtaine d’années pour se clore sur leDocteur Pascal 1893. Avec la Fortune des Rougon Zola se donne pour projet de montrer les ravages causés dans la descendance par la névrose d’Adélaïde, mariée d’abord à Rougon, puis amante de Macquart, ivrogne. Il entend par suite, à travers cinq générations, suivre « le secret travail qui donne aux enfants d’un même père des passions et des caractères différents à la suite des croisements et des façons particulières de vivre ». En 1878, Zola livre à ses lecteurs l’arbre généalogique des Rougon et des Macquart dans Une Page d’amour.
Quelques romans clefs
Certains romans du cycle, tout particulièrement, ont fait date.
L’Assommoir, en 1877 Zola y peint « la déchéance fatale d’une famille ouvrière, dans le milieu empesté de nos faubourgs ». Zola veut y voir « le premier roman sur le peuple, qui ne mente pas et qui ait l’odeur du peuple ». CF.Fichier écrivain / assommoir / figures du peuple doc 1 2 3 C’est à la fois la tragédie de Gervaise et de Coupeau, rattrapés l’un et l’autre par l’alcoolisme, que retrace Zola ; il y condamne ainsi du même coup la société qui sécrète l’alcoolisme. C’est aussi une œuvre novatrice où l’auteur se prévaut d’avoir eu « la curiosité littéraire de ramasser et de couler dans un moule très travaillé la langue du peuple ». Derrière Zola s’engageront sur la même voie Céline, Queneau.
Nana 1880 CF. fichier écrivain, Nana, au théâtre doc 1-2-5

Germinal 1885 Avec Germinal, épopée de la mine, Zola s’impose comme le peintre des foules en mouvement. Il y fait le portrait de l’âme collective



sábado, 17 de octubre de 2015

Projet Zola


Avant d’être romancier, Zola voulait être peintre, tandis que son camarade Cézanne rêvait d’être poète… Il garda de ce premier rêve une sensibilité artistique dont témoignent à la fois ses engagements auprès des artistes et les véritables tableaux que l’on trouve dans ses romans. Avec ses amis peintres, il partage le goût du monde contemporain et de la réalité du quotidien. 





 Il traite des mêmes sujets, avec la même rigueur d’observation et d’analyse : scènes de rue et de foule, de cafés, de théâtres ; chemins de fer, gares, architectures, machines, usines et ouvriers au travail, vues de Paris et du monde moderne, paysages de plein air, bords de Seine ou de mer… Certaines descriptions romanesques préfigurent des tableaux et vice versa, comme si entre l’écrivain et ses amis peintres existaient de mystérieuses connivences. Les Repasseuses de Degas renvoient à la boutique de Gervaise. Le Buveur d’absinthe de Manet pourrait être un des noceurs de Nana, sa Serveuse de bocks ou le couple de L’Absinthe de Degas, deux figurants de L’Assommoir; les Chemins de fer de Manet ou Pissarro évoquent l’univers de La Bête humaine… La même complicité se retrouve dans leur manière de faire : comme les artistes, Zola travaille « sur le motif », fait des esquisses, des plans et prend des notes. Dans ses dossiers préparatoires, il emploie le terme d’« ébauche » pour désigner la trame de son roman. Vraisemblablement, c’est à Manet qu’il doit l’idée des « carnets d’enquête ». Fasciné par les jeux de miroir et de lumière, il développe des descriptions qui révèlent un vrai regard de peintre ; ainsi celle de la forge de Goujet, « éclairant d’un coup de soleil le sol battu, où l’acier poli de quatre enclumes, enfoncées dans leurs billots, prenait un reflet d’argent pailleté d’or » ou celle du coucher de soleil dans L’Œuvre : « Alors, suivant les caprices du vent, c’étaient des mers de soufre battant des rochers de corail, c’étaient des palais et des tours, des architectures entassées, brûlant, s’écroulant, lâchant par leurs brèches des torrents de lave ; ou encore d’un coup, l’astre, disparu, déjà couché derrière un voile de vapeurs, perçait ce rempart d’une telle poussière de lumière que des traits d’étincelle jaillissaient, partaient d’un bout du ciel à l’autre, visibles ainsi qu’une volée de flèches d’or. » Comme Monet, il fait des séries, décrivant le même lieu à des heures ou des saisons différentes, que ce soit le Paris d’Une page d’amour ou celui de L’Œuvre. Parfois, il efface les détails pour plonger son personnage dans une atmosphère trouble, sans contours, aux couleurs et aux formes estompées par les masses ; parfois, il personnifie les éléments comme des forces agissantes, colorant les ombres et superposant les couleurs. Son regard de peintre transforme le réel en un vaste décor inséparable des personnages qui s’y déplacent. Mêlés aux couleurs et aux formes, les odeurs, les bruits, les vibrations participent à la description, donnant à la composition une animation surréelle : « Et les étoffes vivaient, dans cette passion du trottoir : les dentelles avaient un frisson, retombaient et cachaient les profondeurs du magasin, d’un air troublant de mystère ; les pièces de draps elles-mêmes, épaisses et carrées, respiraient, soufflaient une haleine tentatrice… » (Au Bonheur des dames). Ah, tout voir et tout peindre ! […] Hein ? la vie telle qu’elle passe dans les rues, la vie des pauvres et des riches, aux marchés, aux courses, sur les boulevards, au fond des ruelles populeuses […] Oui ! toute la vie moderne ! L’Œuvre

viernes, 16 de octubre de 2015

Les prétentions scientifiques

Les prétentions scientifiques

Le parrainage intellectuel scientifique, de Zola est triple :
les théories déterministes de Darwin, que Zola découvre essentiellement à la lumière des théories de Taine. Il croit à l’existence de lois en psychologie comme en physique. Il crée donc des personnages qui sont des bonshommes physiologiques évoluant sous l’influence des milieux.
 Les travaux de Claude Bernard : Introduction à la médecine expérimentale 1865. C’est pour Zola un ouvrage de référence et il fait appel constamment à ses idées. Claude Bernard affirmait que la méthode scientifique rigoureuse appliquée aux corps bruts devait l’être au corps vivant ; par analogie, Zola affirme que cette méthode doit être appliquée « à la vie passionnelle et intellectuelle ». Zola se démarque ainsi de ses prédécesseurs qui ont insisté sur l’importance de l’observation. A l’observation, il ajoute la nécessité de l’expérimentation. Il lui faut donc créer des situations qui permettent de mesurer la modification des rapports de cause à effet en fonction de la variation des données. Zola dit ainsi qu’il lui faut « faire mouvoir les personnages dans une histoire particulière pour y montrer que la succession des faits y sera telle que l’exige le déterminisme des phénomènes mis à l’étude ». Pour ce faire il faut « prendre les faits dans la nature, puis étudier le mécanisme des faits en agissant sur eux par les modifications des circonstances et des milieux, sans jamais s’écarter des lois de la nature ». Une telle théorie suppose une conception matérialiste et mécanistique du monde moral, qui dépasse ce que les scientifiques ont jamais affirmé.
L’ouvrage du Dr Lucas Traité de l’hérédité naturelle 1850, très controversé. Zola veut montrer dans les Rougon la cascade de conséquences de l’aliénation mentale d’une certaine Tande Dide.
Ces théories extrapolées à l’outrance par Zola trouvent leur justification dans le scientisme ambiant et leur absolution dans le génie de Zola, son goût romantique, ses emportements humanistes. Au-delà de l’absolue vérité et de la déduction mathématique, il définit le roman comme un coin de la Création, vu à travers un tempérament.





jueves, 15 de octubre de 2015

Les prétentions scientifiques


 Zola a fait la connaissance de peintres impressionnistes à travers Cézanne, son ami d’enfance. Pendant leur jeunesse, Cézanne et Zola ont partagé les désirs et les fantaisies de l’art, aussi bien dans la peinture que dans la littérature.
Pour les peintres impressionnistes, le sujet d’un tableau était important seulement dans la manière dont il reflétait l’effet de la lumière. Le traitement des personnages dans les romans de Zola est pareil. Leur importance est dans leurs rôles comme expression des effets du monde. Les passages longs et descriptifs des romans représentent le rôle central du milieu. Les aspects qui semblent les symboles de la réalité sont le commencement des développements fantastiques et « impressionnistes » des idées de l’auteur.
Par conséquent, il y avait aussi un rapport entre les tableaux impressionnistes et les romans de Zola. Le style de Zola fait souvent penser aux méthodes descriptives chez ces peintres, et les thèmes de la philosophie naturaliste apparaît comme une source d’inspiration pour les peintures. Zola exprime sa sensibilité à la couleur, sa passion pour la lumière et le sens de la texture ; les peintres, comme Zola, prennent des sujets du monde quotidien. On peut dire que les Impressionnistes étaient les seuls artistes de ce temps qui observaient « la vie moderne » pour découvrir ses qualités esthétiques.
La relation était si forte parce que Zola décrivait le monde avec l’œil d’un peintre. . Il a ainsi déclaré : « Je n’ai pas seulement soutenu les Impressionnistes, je les ai traduits en littérature, par les touches, notes, colorations, par la palette de beaucoup de mes descriptions. »


 

miércoles, 14 de octubre de 2015

Les prétentions scientifiques

En 1857, son Aglaé et Boniface, (huile sur toile, ovale, 62,2x68cm) montre un couple alangui entouré de plaisirs : la musique avec la lyre, le confort suggéré par les coussins, les fleurs et la coupe, comme autant d’allusions à la jouissance de la vie et des sens. Une composition académique aurait sans doute choisi un autre épisode de ce thème biblique qui retrace une vie de repentance et de martyr de deux anciens amants. CABANEL, en bon séducteur, en présente au Salon une version mondaine et raffinée. Il est intéressant de noter des éléments communs à certaines des dernières œuvres de l’artiste, à michemin entre la peinture d’histoire et la peinture séduction, qui permettent la comparaison avec des mises en scènes des débuts du cinéma que le peintre n’a évidemment pas vues : Cléopâtre (Cleopatra) est un film de J. Gordon EDWARDS (1867-1925) avec Theda BARA (1885-1955) dans le rôle titre, sorti en 1917. Le décorateur et costumier de ce film n’est autre que le fameux George James HOPKINS (1896-1985). Certains critiques avancent que des éléments de ce film ont pu être influencés par la peinture de CABANEL Cléopâtre essayant des poisons sur les condamnés à mort de 1887. Précisons aussi que le Musée Fabre propose la projection du film Cléopâtre (1909) de Ferdinand ZECCA (1864 -1947) et Henri ANDRÉANI (Gustave Sarrus dit) (1877-1936). Il est à remarquer que la coiffe de l’actrice est identique à celui de la peinture de CABANEL. Précisons que l’épisode des poisons, évoqué par Théophile GAUTIER (1811-1872) en 1838 : Une nuit de Cléopâtre2 n’avait pas inspiré les peintres d’histoire plus intéressés par son pouvoir de séduction propre à déchaîner les passions humaines ou encore par le caractère tragique du personnage. CABANEL, au contraire, est attiré par sa cruauté et sa perversité tout autant que par sa beauté. Le sujet " historique " est aussi prétexte à traiter un thème orientaliste à la mode depuis  ’exploration de l’Egypte par Napoléon Ier et la colonisation.




Phèdre, 1880, peinture à l’huile sur toile,
194x286cm, Musée Fabre, Montpellier

Don de l'auteur, 1880


martes, 13 de octubre de 2015

Poétique de Zola et peinture


Poétique de Zola et peinture

L’impressionnisme

Zola, jeune journaliste critique d’art, prend fait et cause pour la révolution qui se fait en peinture contre ses confrères :
Il défend Cézanne d’abord, l’ami d’enfance qui a éclairé ce qu’il a appelé les « années de larmes » à Aix en ProvenceCF. fichier Zola journalisme Cézanne
Il dit haut et fort la capacité de ces peintres à s’intéresser à ce qui les entoure, à saisir la réalité des choses. CF.fichier Zola journalisme, Monet premier doc. Il rend compte dans l’Oeuvre de cette époque fourmillante où cohabitent différentes esthétiques : CF. index/recherche/toute une époque doc 2 4 5 6 Il dit à travers le personnage de Claude la difficulté à imposer cette esthétique nouvelle qui bouscule les conventions et les idées reçues : CF. fichier Zola Recherche, Animation, Refusés

Impressionnisme et Naturalisme

Zola, en fait, revendique la communauté de pensée entre Impressionnisme et Naturalisme. CF. Fichier Zola Index, lettre N, Naturalisme et impressionnisme C’est finalement un véritable dialogue que Zola engage avec les œuvres des artistes de son temps. CF. fichier Ecrivain, Œuvre /les paysages/ doc. 8On retrouve sous sa plume la volonté comme chez les Impressionnistes de saisir le réel dans le mouvement, dans les impressions laissées sur l’œil. CF. fichier Ecrivain, Œuvre /les paysages/ doc. 2-3-6Ses œuvres baignent dans quelques couleurs dominantes et symboliques comme le jaune pour La Curée, qui est la couleur de l’opulence. Zola se distingue par un sens pictural et architectural qui caractérise ses compositions, même qi Zola y voyait une autre source de cohérence : « Il est certain que je suis un poète et que mes œuvres sont bâties comme des grandes symphonies musicales. » 1882

Comment définir le Naturalisme ?

Zola fait remonter le Naturalisme à Diderot. D’un côté le déisme sentimental de Rousseau dans la lignée duquel on trouve Chateaubriand, Lamartine, Hugo, George Sand / de l’autre le scientisme de Diderot dans la lignée duquel on compte Stendhal, Balzac, les Goncourt. Il confirma ainsi sa filiation et cherche avant tout à se démarquer des romantiques ; face à l’idéalisme romantique, il veut affirmer le réalisme scientifique.


Le Naturalisme est donc pensé par Zola comme un aboutissement, le fruit d’une évolution naturelle. Parce que la littérature s’adapte à son époque et est le fruit de son époque, le Naturalisme est selon Zola le fruit naturel de l’état nouveau de la civilisation. Plus qu’une école, c’est une méthode.

lunes, 12 de octubre de 2015

Contexte historique

Contexte historique

Considéré comme le peintre de la rupture avec la peinture officielle au milieu du XIXe siècle, Manet n’a qu’une célébrité de scandale au début de sa carrière. Zola, qui n’est encore qu’un jeune journaliste débutant dans la critique d’art, décide de se constituer de manière retentissante l’avocat de Manet et de défendre cette « nouvelle manière en peinture », libérée des conventions académiques au profit de l’observation directe de la réalité moderne. Pour le remercier de son précieux soutien, Manet fait son portrait.
 Analyse de l'image
C’est dans son atelier que Manet a soigneusement « mis en scène » Zola, dans un univers destiné à rappeler ses activités et ses goûts. Installé à sa table de travail, encombrée symboliquement d’un encrier avec une plume de paon et surtout de livres et brochures dont la plaquette bleu ciel au nom de Manet, en guise de signature du tableau, que Zola a publiée à l’occasion de l’exposition particulière du peintre en 1867, le jeune critique d’art lit distraitement un livre d’art illustré. Dans un cadre sur le mur sont glissées une estampe japonaise représentant un lutteur de sumo, l’une de celles que collectionnait le peintre, une gravure d’après Los Borrachosde Vélasquez et une photographie en noir et blanc d’Olympia qui, contrairement à l’original, détourne la tête vers Zola et lui lance un regard complice comme pour le remercier d’avoir été l’un de ses rares défenseurs.
A travers tous ces indices, le peintre dévie subtilement du seul portrait de Zola vers leurs goûts communs, et surtout sur lui-même.
  Interprétation
Ce portrait, accepté au Salon de 1868, révèle au grand public l’effigie de ce jeune journaliste polémique qui vient de publier Thérèse Raquin et nourrit de grandes ambitions littéraires. De plus, il consacre publiquement l’association intellectuelle des deux hommes au moment même où Baudelaire qui, le premier, a vu en Manet « le peintre de la vie moderne », disparaît lentement. Mais Zola, qui a offert au peintre la défense la plus vibrante et la plus nourrie de toute sa carrière, sera bientôt déçu par la direction « impressionniste » prise par le peintre dans les années 1870 et exprimera dès lors une grande incompréhension devant sa peinture et les nouveaux courants d’une manière générale.
Comme plusieurs peintres illustres – Delacroix avant lui, Picasso après lui –, Manet a eu, en plus de son génie propre, celui d’attirer de grands écrivains, de Zola à Mallar.